« Elle ne peut pas rester à sa place, ne parler uniquement que d’art, celle-la… »
Suite à mon annonce récente sur les réseaux sur la rédaction de mon second livre avec Jean-Jacques Lumumba, activiste anti-corruption et petit-neveu de Patrice Lumumba, j’ai eu quelques retours dont certains sont récurrents dès le lancement de mon activité il y a plus de deux ans.
Quand j’ai eu vent de ces mots, j’ai été relativement surprise,comme si je devais me limiter à une place, une étiquette bien précise et ne surtout pas sortir du cadre imposé.
Or, ma spécialité exige la transversalité.
Ce n’est pas avec mon master orienté recherche, sur des images non conventionnelles que je vais obtenir un poste exactement sur ce sujet atypique que j’ai choisi. En réalité, ces fameuses images, sur l’extrême violence, ont des formes artistiques plutôt classiques : photographie, installation, peinture.
La transversalité dans cette spécialité, que j’ai souhaité mettre en avant, se base sur une certaine impartialité, que peu de personnes peuvent maintenir en continu.
Avec habileté et justesse, j’ai appris à renforcer cet aspect de ma personnalité en réfléchissant notamment sur des cas (oeuvres comprises) où les personnes impliquées n’ont pas pour autant eu des actions louables. Que faire en ces cas ?
Personne n’est innocent.
Faut-il ne pas travailler sur ces productions, car effectuées par des personnes dont l’éthique et les agissements sont déviantes ou douteuses?
Ou au contraire, essayer par les arts, d’aborder ces sujets, sans prendre la défense de la personne ?
Exercice subtil, qu’est de trouver le juste milieu, sans prendre parti.
C’est précisément ce qu’on m’a reproché parfois à de violentes reprises par messages privés.
« Pourquoi tu n’appelle pas à faire face aux violences, contre les méchants? Tu es avec eux, c’est ça ? Normal, tu es française ! »
Recevoir de tels messages, allant jusqu’à la limite de l’insulte a été effroyable et malheureusement tristement banal, puisqu’en tant que femme, les agressions verbales font partie de notre quasi quotidien, y compris en tant que femme blanche.

Rester debout, impartiale. Écouter les différentes versions d’un même fait, agresseur-agressé. Pour les œuvres, choisir les bons mots. Ne pas imposer de jugement, ni de point de vue ; je suis une équilibriste.
Tout ceci fait que parfois je suis amenée à intervenir dans des milieux associant ces deux communautés, agresseurs et agressés, ou bien dans différents milieux pour sensibiliser à cette ambivalence humaine par les arts.
Le but ? Transmettre l’impartialité et le sens critique, pour ne plus voir qu’un seule aspect de la chose.
Voici une des raisons pour laquelle je ne fais pas que dans l’art.
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